L’année est jalonnée de dates plus ou moins importantes, qu’il s’agisse d’événements personnels ou collectifs : anniversaires, célébrations religieuses, fêtes nationales… Elles ponctuent le cycle annuel, en variant selon les personnes, les familles, les religions ou les pays. Certaines de ces dates sont cependant pensées pour la planète entière. Ainsi, dans la majorité des pays du monde, le 1er mai marque la journée internationale du travail ou des travailleurs. Mais la liste de ces dates séculières internationales ne cesse de s’étendre, comme me le rappelle un article publié l’an dernier dans la Neue Zürcher Zeitung (Beat Grossrieder, « Ich gedenke, also bin ich », 21 juin 2019), que j’avais conservé et que je viens de retrouver en classant des documents.
Je savais que les Nations Unies avaient une liste officielle de journées internationales. J’avais notamment prêté attention à la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, en 2014, d’instaurer le 21 juin une Journée internationale du yoga, en tant que contribution à la santé et au bien-être. Cette décision n’était pas étrangère à l’active politique de promotion du yoga par l’actuel gouvernement hindou, qui le présente comme « le cadeau de l’Inde au monde » et en fait un outil de soft power indien. Mais c’est un autre sujet…
Je suis allé voir la liste de ces journées internationales des Nations Unies. On en compte plus de 140 déjà. Certaines s’inscrivent dans les grandes tâches de cette organisation. Par exemple, aujourd’hui, 26 septembre, est la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.Il n’est pas surprenant de trouver une Journée mondiale de la Poste (9 octobre), et l’on se réjouit de savoir qu’il existe une Journée internationale des personnes âgées (1er octobre). J’avoue avoir été un peu plus surpris, malgré toute leur importance bénéfique dans notre alimentation, d’apprendre l’existence, depuis l’an dernier, d’une Journée internationale des légumineuses (10 février), justifiée par leur apport nutritionnel, mais aussi par leur rôle pour la fixation de l’azote dans le sol et par la place des femmes dans la culture des légumineuses (à côté de chaque journée, on trouve sur le site des Nations Unies un lien vers la résolution qui a conduit à l’établissement de ladite journée). Je ne m’attendais pas vraiment non plus à découvrir la Journée internationale du vol spatial habité (12 avril) ou la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme (13 juin). J’ai apprécié la poétique dénomination de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus (7 septembre) et je me promets de ne pas oublier à l’avenir la Journée de la gastronomie durable (18 juin).
Derrière nombre de ces journées, on devine tous les efforts de lobbying, de diplomatie et de travaux en commission qui ont débouché sur leur adoption. Pour les avocats de différentes causes, c’est une reconnaissance notable. Finalement, il s’agit surtout d’outils de sensibilisation, à travers les rappels dont ces journées sont l’occasion : en dehors de certaines commémorations, le rôle de la plupart de ces journées n’est pas de même nature qu’un calendrier classique.