Comme je m’y attendais, ce matin, les gens m’abordent dans la rue pour me parler de la fin du monde – ou plutôt de l’absence de celle-ci, puisque le monde n’a pas arrêté de finir et nous vaudra sans doute de nouveaux épisodes du même genre dans quelques années.
“Alors, ça n’a pas été la fin du monde!”, me lance en souriant une dame âgée, rentrant du magasin et marchant à petits pas. Elle enchaîne en me faisant comprendre qu’elle n’y avait pas cru, elle, et que tout cela était ridicule. “Et vous connaissiez des gens qui y croyaient vraiment?” – c’est devenu ma question rituelle cette semaine. “Oh oui! Ma fille, par exemple, était vraiment inquiète.” – “Mais pourquoi était-elle inquiète?” Mon interlocutrice hausse les épaules, sans pouvoir donner une raison.
J’insiste: “Mais qui a lui avait dit que ce serait la fin du monde?” La réponse fuse: “Tous les médias!” Mon interlocutrice d’ajouter: “Mais bientôt ce sera vraiment la fin du monde. Je l’ai lu dans le journal ce matin: ça se passera sur Internet, plus rien ne fonctionnera!”
Ce petit billet complète mes deux articles publiés en ligne cette semaine sur le 21 décembre 2012, le calendrier maya et le battage médiatique autour de la fin du monde: “21 décembre 2012: une nébuleuse d’interprétations” (20 décembre) et “21 décembre 2012: épilogue pour une fin du monde” (22 décembre).
Je pense que je vais en outre savourer le livre de Nicolas d’Estienne d’Orves, Le Village de la fin du monde: rendez-vous à Bugarach (Paris, Grasset, 2012), acheté cet après-midi chez mon libraire. L’auteur a collaboré au film Le Monde s’arrête à Bugarach, diffusé le 21 décembre sur la chaîne Arte.