Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire The Economist (28 juillet 2012), un encart de 12 pages offre un tour d’horizon bien informé sur le judaïsme dans le monde contemporain. 81% des juifs vivent aujourd’hui en Israël (5,6 millions en 2010) ou aux Etats-Unis (près de 5,3 millions).
Dans ce dernier pays, le judaïsme est aujourd’hui bien installé dans l’environnement social, et même “à la mode”: les personnes d’origine juive ou partiellement juives sont fiers de revendiquer cet héritage. Contrepartie de cette intégration du judaïsme dans la société: un taux élevé de mariages interreligieux, particulièrement prononcé chez les juifs n’ayant pas eu une éducation juive, ce qui conduit à l’éloignement d’une majorité des familles mixtes, même si une minorité devient très active dans les synagogues des branches du judaïsme prêtes à leur donner une place, en particulier le judaïsme réformé, dont le poids est important aux Etats-Unis. Comme chez les chrétiens, le nombre des juifs qui n’appartiennent aujourd’hui à aucune communauté religieuse locale augmente.
En Israël, même les juifs non religieux observent dans leur grande majorité au moins certaines traditions juives. Seuls 6% des juifs israéliens n’accordent pas d’importance à la circoncision, et 70% mangent exclusivement des aliments kasher. En Israël comme ailleurs, la part des juifs orthodoxes augmente (les familles nombreuses de ces milieux n’y sont pas étrangères). Au moins 10% des juifs dans le monde sont “orthodoxes”, auxquels il faut ajouter 10% d’“orthodoxes modernes”, ces derniers acceptant des interprétations plus souples de certains préceptes religieux et attribuant au sionisme une importance religieuse (à la différence des orthodoxes traditionnels, même si la majorité de ceux-ci acceptent aujourd’hui Israël tout en conservant des préventions envers l’idéologie sioniste).