Sun Myung Moon, né le 6 janvier 1920, est décédé peu avant 2h du matin (heure coréenne), le 3 septembre 2012, en Corée. Ainsi s’achève un destin qu’il aurait été difficile d’imaginer: celui d’une figure messianique coréenne qui réussit à convaincre de son message des croyants dans le monde entier et à développer des initiatives allant bien au delà du domaine religieux.
Le Washington Times (2 septembre 2012) a résumé sa carrière. Né dans une famille paysanne coréenne, cette dernière se convertit au christianisme presbytérien quand Moon était âgé de 10 ans. Il aurait eu en 1935 une apparition du Christ pour lui confier sa mission. Au début des années 1950, il synthétisa son message dans le Principe Divin. En 1954 fut officiellement fondée l’Association du Saint-Esprit pour l’Unification du Christianisme Mondial, plus connue sous le nom d’Église de l’Unification. En 1957, celle-ci avait pris pied dans une trentaine de localités coréennes. De premiers missionnaires furent envoyés au Japon en 1958 et aux États-Unis en 1959.
Divorcé en 1958 de sa première épouse, il épousa Hak Ja Han en 1960. Les fidèles de l’Église de l’Unification les considèrent tous deux comme les “Vrais Parents”. À partir de 1960 furent célébrés les mariages collectifs (aux effectifs de plus en plus importants) associés dans le grand public à l’image de Moon. En raison de l’engagement intense de jeunes convertis, l’Église de l’Unification devint dès les années 1970 l’un des nouveaux mouvements religieux les plus controversés en Occident. Mais le dévouement des membres permit au mouvement de développer des activités dans des domaines variés, allant de l’économie à la politique (activités anticommunistes), de la culture au dialogue interreligieux. Simple exemple: fondé par Moon en deux mois seulement, le Washington Times a fêté ses trente ans de publication, et l’on estime que Moon y investit 1 milliard de dollars au cours de ses dix premières années de publication.
Impossible, en une brève notice, de résumer l’ensemble de ces activités. Je me propose de présenter ultérieurement, sur un autre site, l’autobiographie de Sun Myung Moon, intitulée Ma vie au service de la paix, publiée l’an dernier en français. En 2011, à l’occasion du passage de Sun Myung Moon à Genève, j’avais eu l’occasion d’évoquer, dans un article publié sur le site Religioscope, les attentes millénaristes pour l’année 2013 ainsi que les perspectives pour la succession de Moon: l’un de ses fils, Hyung Jin Moon, doit prendre la direction spirituelle du mouvement. D’autres enfants du fondateur exerceront des responsabilités dans d’autres secteurs d’activité du mouvement. Comme on le sait, les successions à la tête d’un nouveau mouvement religieux peuvent aussi être des temps de réorientations.