Cela fait quelque temps que je prête attention aux échos des attentes développées dans certains cercles et par certains auteurs autour de l’année 2012, avec les événements catastrophiques ou transformateurs pour la planète supposés se produire vers le mois de décembre de l’année prochaine selon des interprétations du calendrier maya.
En pénétrant il y a quelques jours dans un kiosque de la gare de Genève, mon regard a donc tout de suite été attiré, dans un rayon de presse populaire, par un magazine aux photographies spectaculaires et titres percutants. La Société de Conception de Presse et d’Edition, qui appartient au groupe de presse français fondé par Daniel Filipacchi, a en effet flairé un possible filon et vient de publier le premier numéro d’un magazine intitulé tout simplement 21 décembre 2012.
Beaucoup de photographies, notamment de catastrophes spectaculaires: du 11 septembre 2001 aux tsunamis, tremblements de terre et révolutions dans le monde arabe, tous les bouleversements survenus sur la planète ces dernières années peuplent les 48 pages du magazine. Les différentes prophéties annonçant “la venue d’un sacré chambardement” sont brièvement résumées, mais suivies d’un article sur les échecs de prophéties passées. C’est un curieux mélange: certains articles répercutent les attentes et inquiétudes autour de 2012, tandis que d’autres donnent la parole à des interprétations plus sceptiques, ou offrent des descriptions d’expressions insolites de l’attente de 2012 (survivalisme, etc.), sans parler d’un éditorial plutôt rassurant. Et sur deux pages, une série de “célébrités” qui y croient ou n’y croient pas, du Dalaï Lama à Mel Gibson.
Le sentiment, finalement, est celui d’un magazine dont l’apparition ne résulte vraisemblablement pas des convictions particulières de ses rédacteurs, mais relève avant tout d’une opération commerciale sur un thème jugé porteur. En elle-même, une telle initiative est révélatrice du possible impact du thème de 2012. Attendons cependant de voir s’il y aura un numéro 2…