La lecture du service de presse quotidien de l’agence russe Interfax sur les actualités religieuses me vaut parfois d’étonnantes découvertes. Ainsi, une dépêche d’Interfax m’apprend aujourd’hui que le Conseil des oulémas du Tadjikistan se propose d’interdire la pratique du divorce par SMS.
Selon la tradition musulmane sunnite, un mari peut répudier son épouse en lui disant trois fois qu’il divorce (talâq, en arabe). C’est en réalité plus compliqué, expliquent les érudits musulmans: un site musulman explique ainsi qu’il faut y voir “l’arrêt provisoire d’une relation qui demande à être reconsidérée”, laissant la voie ouverte à une réconciliation. La pratique du talâq est interdite dans plusieurs pays musulmans. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir la faveur de certains hommes: et la brièveté de la formule se prête parfaitement à des messages par SMS!
Le problème au Tadjikistan a surgi avec l’importante émigration masculine en Russie, estimée à un million de personnes. Des Tadjiks en séjour de longue durée en Russie y rencontrent d’autres femmes et trouvent dans le talâq un commode moyen d’entrer dans une nouvelle relation conjugale. Cela a conduit maintenant le Conseil des oulémas du Tadjikistan à réagir en soulignant que la pratique du talâq par SMS est “illogique, déraisonnable”, et contredit tant les lois séculières que les lois islamiques. Les divorces, ajoutent les responsables religieux, causent déjà suffisamment de mal aux familles: “Nos hommes devraient traiter leurs femmes avec respect et annoncer convenablement la décision en présence de leurs épouses.”