Les hôtels qui louent des chambres à l’heure n’ont pas tous une très bonne réputation, et pour cause ! Il existe pourtant de très honnêtes établissements qui offrent cette possibilité : par exemple des hôtels qui permettent à des personnes fatiguées de venir dormir un moment dans des chambres qui resteraient vides sinon, et surtout les hôtels situés dans les zones de transit d’aéroport. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je n’arrive pas à dormir dans un avion. Quand il est possible d’interrompre un long voyage intercontinental en passant quelques heures dans un lit, en évitant les formalités douanières et sans quitter la zone de transit, j’en saisis volontiers l’occasion, afin d’arriver moins épuisé à destination.
Dommage que ce ne soit pas possible pour les vols transatlantiques, faute d’une commode île de transit au milieu de l’océan. En revanche, pour des vols vers l’Asie, j’ai souvent utilisé les hôtels de transit de l’aéroport de Dubai. Malheureusement, ce sera impossible pour mon prochain vol vers l’Asie. Qu’à cela ne tienne, j’ai trouvé un autre aéroport disposant d’un hôtel dans la zone de transit, à mi-chemin de ma destination et avec un temps d’attente suffisant.
J’ai immédiatement réservé une chambre à l’aller et au retour. Dans ma hâte, cependant, j’ai commis une petite erreur dans la sélection des dates. Heureusement, j’ai soigneusement vérifié le message de confirmation qui m’avait été envoyé, sursautant face au montant astronomique qui m’était facturé. Par erreur, je venais de réserver une chambre pour huit heures par jour dans l’hôtel de la zone de transit pendant tout un mois ! Chaque jour du mois ! J’ai immédiatement pris contact avec la réception de l’hôtel, qui a sans discuter annulé cette étrange réservation.
Il y a, malheureusement, des gens qui se retrouvent bel et bien bloqués dans la zone de transit d’un aéroport, et pas toujours dans le confort d’un hôtel, faute de documents d’identité en règle. Étrange sentiment que doit être celui de passer des journées entières dans de tels lieux entre deux mondes — plus tout à fait dans le pays de départ, pas encore dans le pays d’arrivée. Cela m’a rappelé le beau et touchant film de Steven Spielberg, Le Terminal (2004, pas le nouveau film sorti sous le même titre en 2018), que j’avais regardé dans un avion, comme il se doit, et qui raconte l’histoire d’un homme soudainement devenu apatride pendant son voyage vers les États-Unis en raison d’une révolution dans son pays. Ne pouvant plus retourner chez lui ni franchir la douane face à des fonctionnaires inflexibles, il organise tant bien que mal sa vie dans le terminal, jusqu’au dénouement qui lui permet enfin de mener à bien ce qu’il était venu faire aux États-Unis. Heureusement, malgré ma bévue lors de ma réservation, ce n’est probablement pas le destin qui m’attend pour mon prochain voyage !