L’un des articles les plus visités sur mon autre blogue, Orbis.info, est celui que j’avais consacré en 2016 aux demandes d’amitiés suspectes sur les réseaux sociaux. On pourrait penser que les arnaqueurs en ligne s’abstiendraient prudemment de prendre contact avec l’auteur d’un tel article. Mais ils ne doutent de rien ou cultivent un espoir illimité dans la naïveté de l’humanité. Quelque temps après la parution de l’article, j’avais déjà intercepté une tentative de mettre en ligne un commentaire sur mon article, recommandant aux victimes de prendre contact avec un prétendu service anti-arnaques d’Interpol (avec une adresse Gmail…), prétendument capable de faire des miracles pour récupérer l’argent soutiré aux victimes d’arnaques. On peut lire mon commentaire ironique à ce sujet après l’article précité de 2016.
Les arnaqueurs sont persévérants. Cette semaine, je reçois à nouveau un message (et une nouvelle tentative d’ajouter un commentaire à l’article), supposé venir d’un certain M. Breton, utilisateur d’une adresse Gmail également (au préfixe cherchant à donner une vague impression d’officialité : organisme.int). Mon correspondant bienveillant souhaite attirer l’attention de mes lecteurs sur une association d’aide aux victimes d’arnaque, association soi-disant installée « en Suisse et quelques pays d’Afrique dans le monde en collaboration avec la gendarmerie française ». D’ailleurs, sans doute pour le prouver, la page est surmontée d’une photographie de logo des CRS, dont on se demande bien ce qu’ils ont à faire avec les arnaques en ligne, surtout à l’heure où ils se frottent plutôt à des Gilets jaunes.
Le message me renvoie au micro-site mal fait et hâtivement mis en ligne de la fantomatique OIPCS, qui a créé plusieurs sites éphémères du même style et — c’est un comble ! — tente même de recueillir des dons pour soutenir son travail sur un site d’aide aux associations ! Après tout, quand on se livre à l’escroquerie, pourquoi se gêner ? Il n’y a pas de petits profits.
Dans un français approximatif, dont je conserve les fautes d’orthographe et de syntaxe, l’OIPCS explique avoir « enregistré un nombre considérable de plaintes d’où certains escrocs arnaques nos paisible population à travers des sites de rencontre et d’annonce ». Malheureusement, cette fois-ci, pas d’aide à espérer d’Interpol : « L’Interpol est une organisation fédérale mondiale de la police qui à pour but d’arrêter les criminelles de tout genre et donc ne peut intervenir en faveur des victimes pour toutes formes escroqueries sur le net. » Heureusement, l’OIPCS est votre planche de salut pour tout, mais vraiment tout : « grosse somme d’argent, d’achats non conformes à la photo, de virement bancaire, de chantage sur le net, de faux maraboutage [sans doute peuvent-ils conseiller un vrai marabout sérieux – NDLR] et faux compte paypal, de fausses histoire d’amour pour soutirer de l’argent, de vente de voiture, de gay et lesbienne et de faux tirage a la loterie ». Ils appellent les lecteurs assez crédules pour tomber dans un tel piège à prendre contact avec eux afin qu’ils puissent leur venir en aide : un numéro de téléphone mobile est même fourni. Cette arnaque semble circuler depuis plusieurs mois, en plusieurs langues, succédant à des variantes précédentes. On a du mal à croire qu’elle puisse être prise au séreux — et pourtant… Si ce petit article de mise en garde peut éviter à une personne de plus de se faire tromper, il n’aura pas été inutile.