Selon le quotidien Al-Hayat (21 février), publié à Londres, une inquiétude s’exprime dans des cercles coptes, notamment ceux qui sont actifs à l’étranger, quant à l’influence que pourraient prendre des islamistes sur les processus de décision à venir en Egypte, à la faveur des transformations en cours. A vrai dire, l’article 2 de la Constitution affirme déjà que l’islam est la religion de l’Etat et que les principes du droit islamique sont la principale source de législation – une disposition que les coptes préféreraient bien sûr ne pas y voir figurer.
Relevons le rôle joué ici par certaines organisations coptes de la diaspora, connues pour leur activisme. Dans un Occident où le thème de la liberté religieuse des chrétiens, notamment dans des pays musulmans, tend à devenir un sujet retenant plus l’attention, ces préoccupations trouvent des oreilles attentives. Quant à la situation en Egypte, l’évolution qu’elle prendra demeure pour le moment très incertaine: à la faveur d’une nouvelle donne, tout est ouvert. Il est vrai que des attitudes anti-chrétiennes existent dans la société égyptienne. L’on peut cependant noter que des organisations islamiques, en particulier les dirigeants des Frères musulmans, prennent grand soin d’affirmer qu’ils n’ont aucune hostilité envers les coptes. De façon plus générale, la question est de savoir comment interpréter la place des religions en Egypte dans le sillage des derniers événements (et durant ceux-ci). Il faut lire à ce sujet la très intéressante analyse publiée le 10 février sur le site Religioscope.
Le journal cité est publié en arabe: la traduction en anglais nous a été fournie par l’utile service de presse Mideastwire.com (24 février 2011).