Jamais je n’avais lu babymag.ch, le “magazine suisse des jeunes parents”. Mais j’ai répondu aux questions de la journaliste Anne Weber, qui préparait un article sur les “baptêmes new age”, comme elle l’écrit, ou plus exactement les rituels à la carte pour l’accueil d’un enfant. Cela me vaut de recevoir ce matin dans mon courrier le N° 14 (mars-avril 2011), qui contient cet article (pp. 72-74). Et la question des nouveaux rituels m’intéresse bien entendu, au même titre que toutes les autres transformations des attitudes et pratiques religieuses.
Dans une société telle que la Suisse, où la majorité de la population se dit encore chrétienne, la célébration du baptême semble relever souvent d’une tradition familiale plus que d’une réelle conviction, explique la chercheuse Julie Montandon. Certains de ceux qui ne veulent pas le baptême souhaitent cependant une cérémonie à l’occasion de l’arrivée d’un nouvel enfant. Des conseillers en rituels proposent des cérémonies “sur mesure” (par exemple Ashoka en Suisse romande; en Suisse alémanique, la plate-forme RitualNetz offre une liste de 26 célébrants, sans parler de ceux qui officient dans le cadre d’associations de libres-penseurs.
Particulièrement intéressants sont les trois témoignages de couples recueillis par Anne Weber. Ils illustrent comment les cérémonies d’accueil entendent insérer l’enfant dans un cercle familial et amical. Ils montrent aussi des variations au fil d’un itinéraire familial, au gré d’affinités: premier enfant baptisé à l’église, mais plus nécessairement les suivants, parce que le prêtre ou pasteur apprécié n’est plus présent. Ils décrivent aussi des cérémonies qui vont d’un baptême aménagé selon les goûts personnels à des pratiques suggérant avant tout une religiosité proche de la nature. Le fil conducteur est celui d’une religiosité individualisée.