Fin juin, après un colloque en Suède, une agréable journée de liberté et de tourisme à Stockholm, où je n’avais plus eu l’occasion de séjourner depuis des années. À l’entrée d’une des principales églises luthériennes de la capitale, passage au guichet pour acheter un billet d’entrée, au prix d’ailleurs modique de 40 couronnes. Mais, m’explique la charmante jeune Suédoise qui s’apprête à me le vendre, il y a un tarif réduit pour les retraités: 30 couronnes.
D’humeur badine, je lui demande: “Que pensez-vous? Croyez-vous que j’aie droit au tarif pour retraités?” Accompagnée un éclatant sourire, l’impitoyable réponse de mon interlocutrice fuse sans une seconde d’hésitation: “Pour vous, ce sera 30 couronnes!”
Et c’est ainsi que, sans y avoir droit, je me retrouve placé (bien avant l’heure, mais oui!) dans la catégorie des retraités. Cela doit être une spécialité scandinave: il y a quelques années déjà, dans un musée de Copenhague, l’employée m’avait demandé si elle devait me donner un billet pour retraité, suggestion à laquelle j’avais opposé une honnête dénégation. Partent-ils à la retraite si tôt que cela, dans le nord de l’Europe? ou serait-ce ma barbe plus que blanchissante? ou un signe auquel prêter attention?… J’ai conservé le billet de Stockholm, avec son message sans appel: “Entré pensionär”.