Je viens de lire le livre de Daniel Domscheit-Berg, qui fut jusqu’à l’an dernier l’une des chevilles ouvrières de WikiLeaks et met aujourd’hui sur pied, avec d’autres “anciens” de WIkiLeaks, le projet OpenLeaks. Cet ouvrage permet de cerner un peu mieux l’étrange figure de Julian Assange: il apparaît comme un excentrique génial, mais en même temps égocentrique et paranoïaque. Les récits de journalistes ayant collaboré avec Assange en donnent une image semblable. En même temps, sentiment de ne pas percer complètement le mystère de ce personnage peu commun.
WikiLeaks est l’un des exemples les plus percutants du changement des règles du jeu ue permet Internet, en permettant à de tous petits groupes d’exercer un impact planétaire, avec des moyens dérisoires durant les premières années. Les premières publications sur WikiLeaks remontent à décembre 2006. La notoriété du site commence avec la publication de documents confidentiels de la filiale de la banque suisse Julius Bär aux îles Cayman en janvier 2008 – en partie grâce à la réaction maladroite de la banque. Puis la publication, en mars 2008, de documents internes de la Scientologie (qui réagit plus habilement que les banquiers zurichois). Puis les avalanches successives de documents sur différents sujets sensibles ou scandales, jusqu’aux dépêches diplomatiques américaines. Le livre raconte les coulisses de ces différentes affaires, mais aussi la vie interne de WikiLeaks et ses tensions.
Daniel Domscheit-Berg (propos recueillis par Tina Klopp), InsideWikiLeaks: dans les coulisses du site Internet le plus dangereux du monde, Paris, Grasset, 2011.